Aviation dans la Seconde Guerre mondiale

À la fin de la Première Guerre mondiale, un constat s'impose : le champ de bataille n'a plus deux mais trois dimensions. En effet, grâce aux progrès techniques inhérents à tout conflit, une arme nouvelle est apparue : l'avion. Utilisé à partir de 1916 de façon significative, l'avion crée donc une troisième dimension sur les champs de bataille. Cet état de fait oblige les généraux à revoir leurs tactiques de combat, même s'ils gardent la même stratégie. En revanche, ils éprouvent souvent des difficultés à définir l'emploi de cette arme nouvelle. Doit-elle être utilisée comme appui des troupes au sol ? Ou bien doit-elle être un instrument permettant de porter le danger derrière les lignes ennemies ? Lorsque le conflit s'achève, ces questions restent bien souvent en suspens. Cependant, l'avion s'est affirmé comme une arme importante et, à partir de 1918, on s'intéresse de près à son emploi futur dans une éventuelle guerre.

Briefing de pilotes britanniques en avril 1942 à RNAS Hatston aux Orcades.

Certains pays comprennent immédiatement l'importance de l'aviation et la considèrent dès lors comme une armée à part entière. C'est le cas du Royaume-Uni qui crée dès 1918 la Royal Air Force (RAF) en remplacement des RFC (Royal Flying Corps). La RAF est une armée à part entière, c'est-à-dire qu'elle ne dépend ni de la Royal Navy ni de la British Army. En Allemagne, c'est en 1935 qu'est créée la Luftwaffe – l'aviation militaire allemande – elle aussi indépendante des autres armées. En revanche, en France, les stratèges ont une conception particulière de l'aviation : pour eux, elle est et doit rester un outil au service des deux seules armées véritables, à savoir la Marine nationale et l'Armée de Terre. En Italie, le général Giulio Douhet émet une théorie qui provoque de vifs débats, et même une certaine moquerie de la part de nombreux stratèges tant en Italie que dans le reste de l'Europe. Il prétend en effet que l'aviation, employée seule, peut gagner une guerre en détruisant les infrastructures économiques et militaires ennemies. Toutes ces conceptions et ces stratégies ont, bien entendu, une importance primordiale sur les budgets militaires, et il n'y a rien d'étonnant à retrouver l'aviation en bonne place au Royaume-Uni et en Allemagne. De même, à partir des années 1930-1935, les États-Unis commencent à développer une aviation performante. En France, en revanche, les efforts sont dispersés et les budgets sont insuffisants pour se doter d'avions modernes en quantité, malgré des projets et des constructeurs de qualité.

Peu à peu, la tension monte en Europe, et les différentes théories et conceptions stratégiques sur l'aviation ne tardent pas à être confrontées à la réalité de la guerre : la première guerre aérienne de l'Histoire s'annonce.


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